Alain Breheret est pianiste, professeur de musique dans un collège à Toulouse. Il est aussi non-voyant. Depuis son enfance, il utilise le braille musical, cette déclinaison du braille ordinaire définissant les notes de musique. S'il a toujours trouvé, avec plus ou moins de bonheur, des partitions à jouer, préalablement traduites en braille, restait le problème de la composition de nouvelles pièces. En général, les musiciens jouent sur un clavier, relié à un ordinateur sur lequel est installé un logiciel d'édition de musique.", explique-t-il. Les notes jouées s'inscrivent à l'écran. Au final, ils obtiennent une partition, avec les dièses, les bémols, les silences, etc. qu'ils peuvent faire rejouer à loisir par le logiciel. Aujourd'hui, grâce au logiciel européen BME (Braille Music Editor), développé par plusieurs partenaires dont l'IRIT (UMR 5055), à Toulouse, et financé par la communauté européenne (Projet PLAY2 n°11908), les musiciens non-voyants peuvent composer en toute quiétude. Il leur suffit de pianoter sur le clavier d'ordinateur pour écrire les notes qui leur chantent (bien sûr, pour cela, il est indispensable de connaître le braille musical). Et, ensuite, ils peuvent relire tout ce qu'ils ont écrit, en braille, sur leur plage tactile, un dispositif couramment utilisé par les non-voyants travaillant sur ordinateur. Alain Breheret teste BME (disponible sur www.dodiesis.com ) depuis deux ans et l'utilise de manière professionnelle . " Il m'apporte la précision pour laquelle je devais, auparavant, avoir recours à l'aide d'une tierce personne. ", explique le concertiste. "Je pense qu'il sera aussi utile pour enseigner la musique aux non-voyants, cela m'a ouvert de nouveaux horizons." |